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19 mai 2019

Pourquoi les transitions sont elles difficiles pour certains enfants?

Craignez-vous la colère de votre enfant à chaque fois qu’un changement se présente? Des cris pour monter dans la voiture quand il faut aller chercher la grande sœur à son activité sportive? Des scènes qu’il fait quand vous n’avez d’autre choix que de l’emmener avec vous au supermarché? ou quand il fait une crise pour aller à l’école parce que la maitresse n’est pas là et que c’est une remplaçante ?

Le facteur commun à ces situations est la transition – passer d’un environnement à un autre, d’une situation à une autres, d’une personne à charge à une autre, d’un contexte à un autre.

Ces comportements récurrents dans le quotidien peuvent être l’expression de difficultés dans le traitement des informations sensorielles. Cela ne se montre pas toujours par des cris ou des colères. Parfois, cela peut s’exprimer par l’anxiété manifeste d’une situation à venir, la difficulté à accepter un changement de routine, le comportement casernier, ou encore l’enfant collé à la jambe du parent dans un environnement plein de gens.

 

Lorsque des troubles de la modulation sensorielle sont présents, l’enfant a très souvent des difficultés à faire la transition. L’ajustement aux nouvelles informations sensorielles du nouveau contexte est de trop. Une modification aussi minime qu’une température plus froide dans le couloir de son école peut rendre la transition de la salle de classe au couloir difficile et éventuellement provoquer une colère. D’autres facteurs tels qu’un nouveau son ou une nouvelle odeur dans le couloir ou la présence d’un nouvel élément visuel au bout du couloir peuvent modifier le schéma auquel il est habitué et déclencher une anxiété. Le sentiment de sécurité pour pouvoir s’engager pleinement dans l’interaction ne soutient plus le comportement. Le système nerveux répond à ce qu’il perçoit comme danger potentiel.

Le cerveau humain apprend à généraliser une expérience au cours du développement normal de l’enfant, facilitant ainsi l’interprétation de nouveaux sons, odeurs et expériences. Cette flexibilité cérébrale nous procure le sentiment de sécurité au quotidien. Mais en présence d’un trouble de la modulation, les personnes ne développent jamais pleinement cette capacité. Avec un seuil bas où les informations sont vite perçues avec trop d’intensité, elles seront rapidement à se sentir assaillies.

Aussi, lorsqu’un enfant se conduit mal ou de façon désagréable, ce peut-être parfois plus qu’un comportement répréhensible. Cela peut être l’expression de quelque chose qui échappe à son contrôle.

 

Comment savoir si c’est un comportement répréhensible ou une réponse à un sentiment d’insécurité ? Ce n’est pas toujours facile à faire la part des choses. Posez-vous la question si dans ces moments votre enfant est toujours engagé dans une relation avec vous ? Vous cherche-t-il du regard ? S’oriente-t-il vers vous et met les efforts nécessaires pour attirer votre attention ? Si c’est le cas, le comportement a certainement une vocation attentionnelle. Est-il au contraire détaché ? Se retrouve enfermé dans son comportement ? La raison de sa conduite est alors très probablement une réponse de son système nerveux autonome et indépendant de son contrôle.

Il faut aussi considérer que l’enfant adoptera parfois des comportements inadaptés tout en restant dans l’interaction mais dans une stratégie de mobilisation adoptée pour tenter de faire face à l’anxiété qui va avec la transition à venir.

 

Il est parfois nécessaire de jouer un rôle de détective pour faire la part des choses : demande attentionnelle ou, réponse du système nerveux autonome indépendant de son contrôle. Identifier la raison permet parfois de mieux comprendre votre enfant. Un ergothérapeute formé en intégration sensorielle peut évaluer si les difficultés quotidiennes dans les transitions sont du fait d’un trouble du processus sensoriel et peuvent affecter le développement de votre enfant.

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