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24 février 2019

Autisme, une prise en charge humaine dans les urgences d'un hôpital américain

Une belle histoire à considérer!

Un homme atteint d’autisme, se comportant violemment, se retrouve aux urgences. Les officiers en service répondent … en chantant et en dansant.

Ellen et Robert Hughes s’attendaient au pire lorsqu’ils ont emmené leur fils, Walker, qui présentait une crise de violence, aux urgences du centre médical de l’Université Loyola. Mais ils ont été inspirés par des agents de la sécurité publique, dirigés par le Sergent. Keith Miller, qui l’a calmé en chantant et en dansant.

 

Ce soir-là, Ellen Hughes était assise sur le siège passager de la voiture, son mari au volant, tandis que leur fils, Walker était assis à l’arrière,  tirait ses cheveux et tentait de l’étrangler.

Cela avait été une journée horrible. Walker, qui mesure 2m, est autiste et est habituellement doux. Ce jour-là, il a été complètement déchainé au sein de leur petite maison à Chicago. Ils apprendraient plus tard que c’était une « réaction paradoxale » à un médicament censé le calmer. Il avait poursuivi ses parents à travers la maison, collé son père au sol, l’avait même mordu à travers son manteau d’hiver assez fort pour atteindre sa la peau.

Allez à l’hôpital, a dit un médecin.

 

Ils obéirent, mais en passant devant les portes du centre médical de l’Université Loyola à Maywood, Illinois, Walker a mordu fort la main de sa mère. Elle a crié sous l’effet de la douleur, et un groupe d’hommes en uniforme a afflué.

«Imaginez la situation», dit-elle, «voici cette petite maman fragile, les parents âgés. Walker est énorme et il m’attaque violemment et tout à coup, tous ces flics sont sur lui. Je pense: « Mon Dieu, ils vont le tuer. »

Techniquement, ils n’étaient pas des policiers. C’étaient les agents de la sécurité publique de l’hôpital, mais Mme Hughes savait que des problèmes pouvaient surgir entre un grand homme violent autiste et un groupe d’hommes en uniforme portant des insignes, des gilets pare-balles et des pistolets paralysants.

Et puis les choses se sont déroulées de manière tout à fait différente.

 

Walker Hughes a 33 ans. Ses parents, Robert et Ellen, ont passé presque autant d’années dans les hôpitaux, essayant d’aider leur fils tout en essayant d’aider les autres à comprendre l’autisme. Dans un hôpital, Walker a été cloué au sol en criant. Une fois, il a été menotté à un lit et, depuis, même le faire monter sur un chariot était susceptible de constituer une bagarre.

À Loyola, Ellen s’est préparée au combat.

«J’ai très peur et je saigne», dit-elle en se rappelant ce jour-là fin décembre. « Je suis assise là plus triste que jamais et j’entends ce jeu commencer. »

Dans la pièce où Walker avait été emmené pour procéder à des tests et aviser du traitement à donner, il n’arrêtait pas de descendre de la table d’examen. Au lieu de le retenir brutalement, les officiers ont essayé une approche différente à chaque fois qu’il sautait.

Voici comment Ellen a décrit le jeu dans un récent article de blog:

«Walker lève-toi!» et ils acclament.

Ils l’ont aidé ensuite à se rasseoir.

« Walker assis-toi! »

Et il l’a fait.

« Walker recule-toi sur la table. » [en anglais c’est une commande très simple : “Scoot back“ !]

Il l’a fait.

« Walker couche-toi. »

Oui!

Pendant deux heures et demie, les officiers l’ont amadoué et cajolé. Ils ont dansé. Ils ont chanté des comptines. Ils ont chanté James Brown. Ils ont harmonisé sur des chansons de “M. Rogers“ [une série télévisée américaine].

«Walker a adoré ça, dit Ellen. Il était un peu mystifié et charmé et a commencé à sourire. C’étaient des hommes de sa taille qui le considéraient comme une vraie personne. C’est effrayant quand les gens ne pensent pas que vous êtes une vraie personne. Vous êtes atteint d’autisme et vous ne pouvez pas parler, mais vous êtes une personne. C’est effrayant d’être traité comme un lion en cage. Nous sommes allés chez le médecin et dans les hôpitaux un million de fois et je n’ai jamais rien vu de pareil. »

 

Ce que Walker a vécu pourrait être différent si ce n’était pour le Sergent Keith Miller, qui était de service à Loyola ce soir-là.

« Avant tout », a-t-il déclaré, lorsque je lui ai parlé mardi, « je suis moi-même le parent d’un enfant autiste. »

Son expérience avec son fils, âgé de 14 ans, l’a incité à rechercher une formation sur la gestion des patients autistes qui se présentent à l’hôpital. Maintenant, il aide à former d’autres officiers. Une chose qu’il enseigne, c’est qu’il n’y a pas deux personnes autistes identiques. Il a trouvé la clé pour travailler avec Walker, dit-il, quand Walker a mentionné Mary Poppins.

«À partir de ce moment-là, je savais comment m’en occuper», a-t-il déclaré. «Nous avons commencé à chanter “Mr. Rogers“. J’ai fait les voix de «Sesame Street » [un vieux programme télévisé américain dont tout jeune de la génération de Walter connait]. Nous avons fait un jeu. Applaudi, acclamé. Nous y sommes restés deux heures et demie à trois heures. Rien n’étaient plus important que Walker.

Sergent Miller a informé que la police et d’autres agents de la sécurité publique sont en train de se rendre compte de la nécessité d’une telle formation.

« Je pense que c’est quelque chose de nouveau, qui prend amène de plus en plus d’attention », a-t-il déclaré, « considérant que le diagnostic d’enfants autistes est en hausse. »

 

Après cette nuit, Ellen Hughes a mis quelques semaines à s’en remettre suffisamment pour pouvoir publier quelque chose à ce sujet sur les réseaux sociaux. Elle a également écrit à l’hôpital pour leur demander de remercier les officiers.

«Vous ne pouvez pas former ce genre d’esprit», dit-elle.

Walker est bien traité maintenant et se remet de la prise mauvais médicament. La main d’Ellen n’a toujours pas guéri de la morsure, mais quelque chose en elle a été remédié cette nuit-là.

 

Cette histoire a été publiée dans le Chicago Tribune, le 6 février 2019.

https://www.chicagotribune.com/news/columnists/schmich/ct-met-schmich-walker-autistic-20190205-story.html?fbclid=IwAR0Wns0R11kaTf9rB54PXQyuz4nHRt1tZrXNXfjbx0u4O7MHlFPg3Xq4ZnY

 

 

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